Novembre 2015

Bien chers amis de la Confraternité Saint-Pierre,

Dans un de ses toujours bons livres, le Père Raoul Plus s.j. racontait pour nous montrer la vanité de la gloire d'ici-bas que quand à la Révolution, les bandes pillardes s'en furent à saint Denis pour violer dans la crypte les tombeaux des rois, à peine les cercueils furent-ils ouverts que les corps dont on voyait encore le dessin s'effondrèrent lamentablement au contact avec l'air. Un coup de vent; en un clin d'oeil il ne resta plus rien, la cendre elle-même avait péri.

Ce mois de novembre où nous entrons et où nous sommes invités avec insistance par l'Eglise à prier pour nos défunts, nous rappelle en effet ce que nous entendons chaque année le mercredi des cendres: souviens-toi ô homme que tu es poussière, et que tu retourneras en poussière.

Cette réalité, nous la connaissons bien, et pourtant sur terre, nous sommes souvent bien loin d'agir en conséquence. En particulier notre orgueil fait que nous avons bien du mal à ne pas nous considérer comme des personnages bien importants, voir indispensables. Des personnages oubliant que tout passe, sauf Dieu. Serait-il faux de dire que nous cherchons souvent à briller ou à nous mettre en avant? N'est-il pas vrai que nous aimons fort avoir le dernier mot? Que nous sommes contrariés à la moindre humiliation? Et pourtant nous sommes poussière. Et nous serons très vite oubliés.

Bien sûr, il est vrai que le Bon Dieu nous a gratifiés par le baptême de sa grâce et a fait de nous ses fils; il nous a en plus parfois, il ne s'agit pas de le nier, donné des talents humains; mais n'oublions pas l'avertissement si juste de Saint Paul que nous pouvons appliquer à ces dons extraordinaires : qu'as-tu que n'aies reçu et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu comme si tu ne l'avais pas reçu ?

Le Seigneur sur les traces duquel nous marchons, lui le Christ-Roi, a pourtant pris la dernière place. Il a tellement pris la dernière place, que personne n'a pu la lui ravir. Cette phrase d'un sermon de l'abbé Huvelin avait beaucoup inspiré, peut-être le savez-vous, celui qui deviendra le Bienheureux Charles de Foucauld.

Un jour, nous serons comme ces âmes du purgatoire pour lesquelles nous allons prier davantage ce mois-ci. Nous serons tout d'abord oubliés (car on oublie très vite les morts, quoiqu'on en dise). Et, oubliés des hommes, nous serons par contre présentés face à Dieu dans la vérité de notre pauvreté. Là, il n'y aura plus d'artifices vestimentaires pour nous mettre en valeur, plus de titres de gloire humaine ou de faux-semblants. La seule gloire bien véritable que nous possèderons sera celle de nos bonnes oeuvres réalisées durant notre courte vie et de nos vertus pratiquées. Et encore, faudra-t-il qu'elles l'aient été dans l'humilité, c'est à dire dans la vérité; car bien souvent, avouons-le, même nos bonnes oeuvres sont un peu abîmées par une recherche de nous-mêmes.

Pour savoir si nous ne sommes pas fiers comme des paons, concrètement, nous pouvons nous examiner sur notre capacité à supporter les remarques ou remontrances que notre prochain nous offre souvent; et nous verrons alors véritablement quelle est l'estime que nous avons de nous-mêmes. Cette estime, elle est d'ailleurs presque inversement proportionnelle à ce que nous sommes. On le voit, tant chez les saints qui s'estiment si petits, que chez les médiocres qui s'estiment si grands.

Vous qui priez chaque jour pour notre petite Fraternité, n'oubliez pas de demander à Dieu pour ses prêtres, ceux d'aujourd'hui comme ceux de demain, la vertu d'humilité et de simplicité. Elle n'est pas donnée le jour de la prise de soutane ou le jour de l'ordination sacerdotale et il existe toujours un danger bien réel pour le prêtre de s'ennorgueillir et de prendre pour lui les louanges dues à Dieu. Les petites images "macabres" du XVIIIème siècle qui illustrent cet éditorial, images comme on en trouvait alors beaucoup, étaient destinées à nous rappeler que quelquesoit notre état de vie (et vous voyez ici un pape et un prêtre), la fin sera la même pour tous.

Travaillons donc non pas pour briller ici-bas, mais pour plaire à Dieu dans l'humilité. La pieuse visite des cimetières au mois de novembre (une indulgence plénière y est attachée entre le 1er et le 8 de ce mois) nous rappelera que tous, riches ou pauvres, grands ou petits, nous finirons sur terre au même endroit. Notre âme sera jugée à la seconde même de notre mort. Et à la fin du monde aura lieu pour nos corps la résurrection finale; pour le meilleur ou pour le pire selon notre vie sur terre.

Prions bien les uns pour les autres. Je célèbrerai la Messe pour vous tous ce premier novembre, fête de tous les saints.
 

Nouvelles de la Fraternité

Depuis le 20 septembre, la Fraternité dessert l'église Saint Louis de Gonzague au centre de Pau. La Maison de la FSSP a mis en ligne  l'album de l'installation de l'abbé Ribeton par Monseigneur Aillet dans cette nouvelle église.

Vous trouverez sur les liens suivants les dernières lettres aux amis du Séminaire saint-Pierre et du district de France.

Le 11 octobre dernier, Mgr Luigi Ventura confirmait 41 personnes dans notre chapelle du Carmel de Fontainebleau en présence de l'abbé Berg. Quelques séminaristes de Wigratzbad s'étaient déplacés pour l'occasion. Vous pouvez voir les photos ici.

Le 24 octobre, 5 séminaristes prenaient la soutane et étaient tonsurés près de Wigratzbad dans l'église de Maria-Thann. Une petite promotion! 11 étaient également tonsurés le même jour aux Etats-Unis.

L'abbé Sumich (en poste à Calgary) célébrait la Messe -photo ci-dessous- il y a quelques semaines au sommet de l'Afrique sur le  Mont Kilimanjaro. Il ne fait pas toujours chaud en Afrique. Surtout au mois de juin à 5895m d'altitude!

L'abbé Berg a procédé à la bénédiction du nouveau cimetière de notre Séminaire aux Etats-Unis. A cette occasion y ont été déposés les corps de nos abbés Zolnerowics et Walker. R.I.P.

Aux Etats-Unis, l'évêque de Seattle vient de nous confier une deuxième paroisse personnelle (après celle de Seattle) dans son diocèse dans la ville de Tacoma : Saint Joseph Catholic Church.

Le 5 novembre prochain, les plus de 250 prêtres de la FSSP célèbreront une Messe de Requiem à l'intention de tous les défunts de la FSSP et de la Confraternité.

 

Abbé Hubert Bizard, FSSP