Octobre 2014

Bien chers membres de la Confraternité Saint-Pierre,

La fête de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus le 3 octobre prochain nous remet en mémoire son célèbre tout est grâce. D'une manière un peu différente, n'est-ce pas non plus ce que nous sommes invités à dire quand, dans le Notre-Père, nous demandons entre autres que la volonté de Dieu soit faite sur la terre comme au ciel?  Cette volonté du Père, quelle est-elle? Elle est souvent concrètement de permettre que nous soyons atteints par des joies, mais aussi des contrariétés, des souffrances, des épreuves ou des difficultés de toutes sortes. Pourquoi? Il est toujours difficile de répondre dans les cas particuliers (on peut penser à ces mots du Christ à St Pierre, "Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le  comprendras bientôt." -Jn13,7- ), mais nous avons tout de même deux balises lumineuses qui nous disent que Dieu nous aime infiniment... et qu'il est infiniment sage. Donc nous devons nous dire que les épreuves qui sont les nôtres sont permises (avec amour et avec sagesse) pour nous enseigner et nous sanctifier. Et c'est seulement en les regardant comme permises ou voulues par la sagesse divine que nous pourrons mieux les accepter et nous laisser ainsi enseigner et sanctifier à l'école divine. Et donc dire avec Sainte Thérèse: tout est grâce. La Bienheureuse Elisabeth de la Trinité disait aussi qu'une âme surnaturelle ne traite jamais avec les causes secondes, mais avec Dieu seulement. Oh, comme sa vie est simplifiée ; comme elle se rapproche de la vie des esprits bienheureux. Il nous faut essayer de tout voir sous la lumière divine, mais bien sur, c’est difficile, et d’autant plus difficile que nous sommes éprouvés.

Un mois avant sa mort, Sainte Thérèse pouvait dire de peines qu'elle avait eues: Oui, mais puisque je les aime... j'aime tout ce que le Bon Dieu me donne. Très souvent, la Sainte de Lisieux est représentée dans les statues de nos églises avec dans les bras des roses  et aussi, mais moins visible car au second plan, un crucifix. Cette Croix derrière les roses fut très présente dans sa vie. Elle l'est aussi dans la nôtre, à travers de grandes épreuves parfois pour certains, ou au moins pour tous à travers les mille et une petites épines quotidiennes que nous pouvons rencontrer sur notre chemin. Montrant un jour un verre qui contenait un remède très mauvais sous l'aspect d'une délicieuse liqueur de groseilles, la sainte dira: ce petit verre, c'est l'image de ma vie... voila ce qui a paru aux yeux des créatures. Il leur a toujours semblé que je buvais des liqueurs exquises, et c'était de l'amertume. Je dis, de l'amertume, non! car ma vie n'a pas été amère, parce que j'ai su faire ma joie et ma douceur de toute amertume. Nous sommes invités avec Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus à essayer de faire nous aussi notre joie des amertumes quotidiennes que nous souffrons. C'est-à-dire à ne plus (ou moins) nous plaindre, mais au contraire à dire encore une fois avec elle que tout est grâce.

Tout est grâce dans le sens que ce qui est permis par Dieu peut être toujours l'occasion d'un plus grand bien de notre part, ne serait-ce que l'acceptation humble de la volonté divine. S'abandonner à la sagesse de Dieu -jusqu'à ne plus avoir de désir autre que les siens-, n'est-ce pas là finalement la sainteté? A Mère Agnès qui lui demandait de prier pour qu'elle puisse le lendemain recevoir la Communion (on craignait les crachements de sang), Soeur Thérèse répondait: vous savez bien que moi, je ne peux pas demander... mais vous, demandez-le pour moi. Enfin, ce soir, je le demandais tout de même au Bon Dieu pour faire plaisir à mes petites soeurs, pour que la communauté n'ait pas de déception, mais au fond, je lui dis tout le contraire, je lui dis de faire tout ce qu'il voudra. S'abandonner à ce que Dieu veut. Plutôt que de supporter péniblement nos diverses croix quotidiennes en râlant, celle que' l'on appelle la petite Thérèse nous invite par l'exemple de sa vie à les porter amoureusemente en regardant plus loin et plus haut. Quand Mère Agnès lui demandera si elle n'était pas fatiguée de son état maladif qui se prolongeait et qui la faisait souffrir, elle répondra: oui, mais cela m'"agrée".Pourquoi? Parce que cela "agrée" au bon Dieu.

Avant toute choses donc encore, que la volonté de Dieu soit donc faite à travers nous. Parlant de sa mort qui pourrait arriver avant qu'elle n'ait reçu les derniers sacrements, elle dira (et cela pourra rassurer ceux qui se désolent de ne pouvoir parfois se rendre à la messe, retenus par un devoir d'état) : sans doute c'est une grande grâce de recevoir les Sacrements; mais quand le bon Dieu ne le permet pas, c'est bien quand même, tout est grâce.

 

Nouvelles de la Fraternité

Malgré une rentrée numériquement plus faible que les années précédentes, ce sont presque 80 séminaristes qui seront logés cette année au séminaire de Wigratzbad. Et presque autant aux Etats-Unis. Nous devons continuer de prier pour obtenir des vocations sacerdotales.

De l'autre côté de l'océan, quelques dizaines de fidèles accompagnés de prêtres et séminaristes ont participé cet été à la troisième Mission St François Xavier au Pérou. Vous trouverez des photos sur ce site consacré à cette Mission ou encore ici.

Le dimanche 7 septembre, la première Messe solennelle fut célébrée dans notre nouvelle église Saint Just à Lyon. Deo gratias!

Vous trouverez sur ce lien des photos sans ordre des principaux camps, colonies et route organisés par les séminaristes du séminaire saint-Pierre l'été dernier.

Le blog du séminaire Saint-Pierre vous donne des photos de notre nouvelle église à Munich.

Sont recommandés à vos prières le R.P. Elie de Sèze, décédé le 8 septembre dernier à 88 ans, et l'abbé Edmond Barbotin, décédé le 19 septembre à 94 ans. Ces deux prêtres ont enseignés pendant des années à Wigratzbad beaucoup de prêtres que vous connaissez aujourd'hui. Deux messes de Requiem ont été célébrées au séminaire pour le repos de leurs âmes.

La prochaine Messe pour les membres de la Confraternité sera offerte le 3 octobre prochain, premier vendredi du mois et également fête de Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus.

En vous souhaitant à tous un saint mois du Rosaire.

Abbé Hubert Bizard, FSSP