Octobre 2022

Chers amis membres de la Confraternité,

Chaque année, le mois d'octobre nous invite à sortir nos chapelets et à offrir à la Sainte Vierge la couronne de roses (Rosaire) qu'elle ne cesse de demander lors de ses multiples apparitions. Chapelet auquel elle attache bien des grâces : la conversion des pécheurs, mais aussi celle des pays et l'obtention de la paix. Parmi une multitude d'autres faveurs !

De passage cet été au sanctuaire de Cuet en Bresse dédié à Saint-Pierre Chanel, j'ai pu découvrir la belle devise de ce saint français martyr en Océanie au 19è siècle :  "Aimer la sainte Vierge, et la faire aimer". N'est-ce pas un beau programme ? N'est-ce pas aussi ce que l'on s'efforçait de réaliser autrefois en érigeant des statues et images de la Sainte-Vierge aux carrefours de nos villes et de nos villages, et en venant régulièrement les fleurir ?

Aimer la Sainte Vierge et la faire aimer, nous pourrions faire nôtre cette devise les semaines à venir pour honorer le mois du Rosaire. Et surtout pour honorer celle que Jésus s'est choisi pour mère et qui est aujourd'hui la Reine du ciel et la Reine des apôtres. Notre Reine. Et surtout notre Mère.

Saint Louis-Marie de Montfort voyait déjà dans les apôtres des derniers temps des âmes particulièrement dévotes à Notre-Dame. Plus forte qu'une armée rangée en bataille, la Vierge-Marie est le chemin le plus sûr et le plus direct menant à Dieu. Elle est celle qui nous l'a donné lors de l'Incarnation, et elle est celle qui ne cessera jamais de l'enfanter encore aujourd'hui dans les âmes puisqu'elle est la médiatrice de TOUTES grâces.

Tournons-nous vers elle avec une grande confiance, comme les hôteliers de Cana qui n'avaient plus de vin. Car nous aussi nous sommes dépourvus bien souvent de vin. Le vin de la dévotion, le vin de la confiance en Dieu, le vin de la foi, le vin qui donne à notre âme la force dont elle a besoin. Le vin de l'espérance chrétienne si nécessaire de nos jours. Et le vin de la charité pour pardonner à ceux qui nous font du mal.

Demandez-lui dans vos prières la grâce d'avoir des prêtres toujours plus dévots à la Sainte-Vierge.

La Messe à vos intentions sera célébrée le 18 octobre. Ce jour-là, il est possible chaque année d'obtenir une indulgence plénière en renouvelant intérieurement votre engagement dans la Confraternité, en priant aux intentions du Souverain Pontife et en recevant les sacrements de pénitence (dans les huit jours) et de communion.

 

Nouvelles de la Fraternité

Le pèlerinage de rentrée à Ars pour nos séminaristes français et pour les fidèles bourguinons fut fervent. Quatre jours avant celui-ci malheureusement, nous apprenions que l'autorisation donnée explicitement de célébrer la messe traditionnelle il y a quelques mois nous était retirée. Ce fut donc un pèlerinage sans messe. Nous avons beaucoup prié pour le Recteur du sanctuaire et l'Évêque du lieu.

Nos séminaristes allemands accomplissaient eux au même moment un pèlerinage de quatre jours (120km) vers le sanctuaire marial de Kevelaer près de Cologne. Ils eurent la grâce de pouvoir chanter la messe à l'arrivée.

Belle rentrée à Wigratzbad avec 26 nouveaux séminaristes dont douze Français. Et notre premier séminariste Pakistanais ! La retraite de début d'année fut prêchée pour eux à l'abbaye de Flavigny, tandis que celle des "anciens" (francophones) le fut par le R.P. Père Augustin Pic o.p. à Wigratzbad.

De l'autre côté de l'Atlantique, dans notre Province américaine, 16 séminaristes prendront la soutane le 22 octobre (dont deux Australiens, un Philippin, un Polonais et un Canadien, le reste étant des Etats-Unis). Quatorze nouveaux ont été acceptés en première année.

Belle rentrée également pour les scouts de Versailles devant la cathédrale de Versailles où l'abbé Jouachim a célébré la Messe pour eux.

Dans quelques jours la chapelle du séminaire, rénovée, sera bénie solennellement en la fête de Notre-Dame du Rosaire.

Le 22 octobre, 21 séminaristes de deuxième année recevront la soutane et seront tonsurés des mains de Mgr Haas, archevêque de Vaduz, dans la belle et grande église de Lindau, au bord du lac de Constance.

 

 

 

 

 

 

 

Des nouvelles du Vietnam

L’abbé will Conquer, prêtre des missions étrangères de Paris nous a contacté il y a quelques mois pour nous inviter à passer quelques jours au Cambodge où il est en mission. C’est avec joie que j’ai accepté l’invitation.

 C’est ainsi qu’au début du mois d’août un petit groupe de notre communauté prit le bus en direction de Phnom Penh. Après quelques heures de route nous arrivâmes dans la capitale cambodgienne. C’est en tuk-tuk que nous nous rendîmes à la paroisse Saint-Joseph où nous attendait l’abbé Will.

La paroisse Saint-Joseph est un peu le centre névralgique de l’Église du Cambodge. Elle a abrité l’ancien petit séminaire et a fait fonction d’office pour l’administration apostolique.

 

 Après les présentations et un café, nous nous retrouvions à l’Église pour chanter les Vêpres. La nuit tombée, nous prîmes notre premier repas cambodgien sur les berges du Mékong.

En 1659 le Cambodge est intégré au vicariat apostolique de Cochinchine, confié aux Missions Étrangères de Paris. En 1850 le pape Pie IX  crée le vicariat apostolique du Cambodge. Aujourd’hui l’Église catholique du Cambodge  comprend le vicariat apostolique de Phnom Penh et 2 préfectures apostoliques à Battambang et Kampung Cham.

Bien que voisin du Vietnam, la situation de l’Église catholique au Cambodge est très différente. Certes, au Vietnam, le catholicisme est minoritaire (environ 8 % de la population). Mais il s’agit d’une minorité bien visible dans le pays. Les séminaires et les noviciats sont bien remplis. On peut voir des églises un peu partout dans le pays. Au Cambodge, le nombre de catholiques ne s’élève qu’à quelques milliers de personnes, soit environ 0,2% de la population. Quant aux églises, elles sont assez rares, d’autant plus que nombreuses ont été détruites pendant la période des Khmers rouges.

Le lendemain, la journée débuta avec l’Office des Laudes. Nous avions en effet décidé de chanter les Laudes et les Vêpres chaque jour pendant notre voyage. Puis après le petit déjeuner, nous prîmes la direction de Oudong, ancienne capitale du royaume Khmer. De retour à Phnom Penh, le soir, nous nous rendîmes à la paroisse Notre-Dame du Mékong. Après l’Office des Vêpres, je pus célébrer une messe de Requiem pour les victimes des persécutions au Cambodge.

Le lendemain, nous prîmes la direction de Sihanoukville. Nous nous sommes arrêtés sur le chemin dans la mission catholique de Boeng Ta Prum où des sœurs tiennent une petite école. Ces dernières nous ont chaleureusement offert le déjeuner. Enfin, nous arrivâmes à l’église Saint Michel à Sihanoukville, paroisse dans laquelle l’abbé will sert comme vicaire. Construite dans les années 1960, cette Église est l’une des rares à ne pas avoir été détruite pendant la période Khmer rouge. Les vêpres et la messe furent suivies du dîner. Puis nous sommes partis visiter un peu la ville et prendre un verre pour nous détendre après une journée de voyage.

Nous reprîmes la route le lendemain matin en direction du Mont Bokor. La montagne qui culmine à 1080 M, était une ancienne station climatique pendant la période coloniale indochinoise. Les stations climatiques mises en place par l’administration coloniale étaient des lieux au climat plus tempéré et qui servaient souvent de lieu de villégiature pour les Européens peu accoutumés au climat tropical. Nous avons pu le constater nous-mêmes, car lorsque nous sommes arrivés au sommet, la température était beaucoup plus douce. Nous fûmes immédiatement saisis par la beauté du paysage qui s’offrait à nous. La montagne surplombe le golfe du Siam et fait face à l’île de Phú  Quốc qui appartient au Vietnam.

En 1919 commença la construction d’une église sur le Mont Bokor. Cette église fut consacrée en 1928 par le vicaire apostolique de l’époque. Saisie par les Khmers rouges, l’église fut sérieusement endommagée pendant le conflit entre le Vietnam et le Cambodge. Par la suite, elle a été redonnée à l’Église catholique, mais il ne reste qu’une ruine, aujourd’hui. Un projet de rénovation est en cours, mais il faut obtenir les autorisations et l’argent nécessaires.

Malgré l’état délabré du bâtiment, il nous fut possible d’y célébrer la messe. L’abbé Will Conquer célébra la messe ce qui me permit de chanter avec la Schola. L’église possède une excellente acoustique comparable à celle de nos vieilles églises romanes. Je célébrerais ensuite une messe basse, puis nous reprîmes la route en direction de Kep, en bord de mer, à quelques kilomètres de la frontière vietnamienne. C’est dans une école catholique, tenue par des salésiens que nous avons passés la nuit.

Le jour suivant était déjà, hélas le jour du retour au Vietnam.  Après le petit déjeuner chez les salésiens, nous nous rendîmes vers ce qu’il reste de l’ancien monastère bénédictin de Kep. Le monastère avait été fondé en 1952 par des moines de la Pierre-Qui-Vire. Malheureusement, il fut presque entièrement détruit en 1975. L’église conventuelle n'existe plus. Aussi avons nous installé un autel de fortune dans un bâtiment en ruine. Nous y avons chanté les laudes puis célébrer la Sainte Messe. Pour l’occasion, une sœur cambodgienne et un Français résidant au Cambodge nous ont rejoint.

Après quoi, il nous fallait déjà regagner la frontière. Là, nous saluâmes notre hôte et notre guide, L’abbé Will Conquer. Et après les formalités administratives de douane, nous prîmes un bus pour rentrer à Saigon.

Mes fidèles vietnamiens et moi-même sommes rentrés enchantés de ce voyage, malheureusement trop court. Mais nous espérons nous retrouver l’année prochaine, si Dieu le veut, pour un pèlerinage auquel participeront peut-être des fidèles d’autres pays proches d’Asie.

Je vous invite à prier pour l’Église du Cambodge, Église petite et humble qui a beaucoup souffert depuis sa fondation jusqu’à un récent passé. Malgré une présence missionnaire de plus de 4 siècles, je dirais que la mission ne fait encore que commencer dans ce beau pays d’Asie du Sud-Est.

 Je vous invite également à prier pour notre apostolat au Vietnam. Vous pouvez nous aider par vos prières ou financièrement sur le site de la fraternité Saint-Pierre (onglet «  soutenir notre développement au Vietnam ») :

https://www.fssp.org/fr/nous-aider/faire-un-don/

 

Merci à tous et que Dieu vous bénisse !

Abbé Laurent Demets, FSSP.