Février 2015

Bien chers membres de la Confraternité Saint-Pierre,

Le Carême est presque déjà de retour.  Avec le temps de la Septuagésime en effet, nous voici ce dimanche –en violet- dans la préparation prochaine du Carême. Et cette préparation doit nous voir en particulier réfléchir avec soin sur le choix des résolutions qui seront les nôtres pendant  la sainte quarantaine. Celles-ci sont bien sûr à déterminer selon nos devoirs d’état, nos défauts dominants qui ne sont pas les mêmes pour tous, les points sur lesquels nous devrions particulièrement nous réformer, les dons donnés à nous par Dieu et trop souvent laissés en jachère. Mais il est une résolution qui, de manière générale, est toujours bonne à éliciter, et certainement davantage encore de nos jours : celle de délaisser au moins un peu nos écrans au profit de la lecture de bons livres.  Nous vivons à une époque d'ignorance religieuse extraordinaire. La réforme générale d'il y a cinquante ans devait rénover l'Eglise en profondeur, et pourtant le Pape Benoît XVI disait il y a à peine deux ans : comme nous le savons, dans de vastes zones de la terre, la foi court le risque de s’éteindre comme une flamme qui ne trouve plus à s’alimenter. Nous nous trouvons face à une profonde crise de la foi, à une perte du sens religieux qui constitue le plus grand défi pour l’Eglise d’aujourd’hui. De nos jours, le renouveau de la foi doit donc être la priorité de l’engagement de l’Eglise tout entière. Quelques semaines plus tard, il ajoutait : dans la rencontre des Cardinaux à l’occasion du récent Consistoire, divers Pasteurs, sur la base de leur expérience, ont parlé d’un analphabétisme religieux qui se répand dans notre société si intelligente. Les éléments fondamentaux de la foi, que dans le passé chaque enfant connaissait, sont toujours moins connus.

Nous-mêmes peut-être sentons bien que nous pourrions (devrions) nous former davantage. Soit parce que notre formation a été déficiente dans les années de l'après Concile, soit parce qu'elle devient aujourd'hui lointaine. Ou tout simplement parce que le champ à explorer des connaissances religieuses est illimité. Nous former pour nous-mêmes, afin de mieux connaître et donc afin de mieux aimer Dieu (comment aimer celui que l'on ne connait pas, et comment ne pas l'aimer davantage au fur et à mesure de nos connaissances?) ; nous former pour élever également nos âmes en leur proposant  l’exemple de la vie du Seigneur (évangiles) des saints (hagiographies) ou l’étude de la doctrine de l’Eglise (catéchismes) ou de son histoire ; pour être capable de transmettre enfin à ceux qui nous sont confiés ou à ceux que le Bon Dieu peut mettre sur notre chemin les vérités de la foi si méconnues. N'est-il pas surprenant de voir des jeunes occidentaux basculer dans la folie de l'Islamisme, faute souvent de repères qui ne leur ont jamais été donnés? Le temps du Carême peut donc être pour nous l’occasion d’un recentrage quant à nos priorités; l'occasion également de développer les talents que Dieu nous a donné en nous fixant un bon livre à lire. Le Pape St Pie X écrivait à propos des livres pieux il y a plus d’un siècle :

Qui donc ignore l’influence immense qu’exerce sur l’esprit d’un ami la voix de l’ami qui l’avertit franchement, l’aide de ses conseils, le reprend, le relève, le détourne de l’erreur ? Bienheureux celui qui trouve un ami véritable... (Si 25, 12) ; celui qui l’a trouvé a trouvé un trésor (Si 6, 14). Nous devons, dès lors, mettre les livres pieux au nombre de nos amis vraiment fidèles.

Car ils nous rappellent sévèrement à nos devoirs et aux prescriptions de la discipline légitime ; ils réveillent dans nos cœurs les voix célestes qu’on voudrait étouffer ; ils secouent la torpeur de nos bons propos ; ils ne nous laissent pas endormir dans une tranquillité perfide ; ils nous reprochent nos affections moins recommandables ou dissimulées ; ils découvrent aux imprudents les dangers qui souvent les attendent. Ils nous rendent tous ces bons offices avec une bienveillance si discrète qu’ils sont pour nous non seulement des amis, mais encore, et de beaucoup, les meilleurs des amis. Nous pouvons en disposer à volonté ; ils se tiennent pour ainsi dire à nos côtés, prêts à toute heure à subvenir aux besoins de nos âmes ; leur voix n’est jamais dure ; leurs conseils, jamais intéressés ; leur parole, jamais timide ou mensongère.

De nombreux et remarquables exemples démontrent l’efficacité très salutaire des livres pieux, mais elle apparaît surtout dans l’exemple de saint Augustin, car ce fut pour lui le point de départ de ses mérites immenses dans l’Eglise : " Prends, lis ; prends, lis... Je pris (les Epîtres de l’apôtre saint Paul), j’ouvris et je lus en silence... Comme si la lumière qui donne la paix avait envahi mon esprit, toutes les ténèbres de mes doutes se dissipèrent (Confessions, l. VIII, ch. XII, CV 33, 194-195 : PL 32, 762). "

A nos livres, donc. Et que nos lectures ne soient pas seulement faites afin de nous instruire (car cela seul pourrait devenir source d’orgueil), mais qu’elles contribuent aussi et même avant tout à élever notre âme et nous faire mieux aimer Dieu et notre prochain. Car au soir de la vie, nous serons jugés sur l’amour (Saint Jean de la Croix).

Je célèbrerai la Messe à vos intentions le 2 février prochain.

 

Nouvelles de la Fraternité

Si la santé de l'abbé Coiffet a manifesté quelques signes encourageants, elle reste cependant toujours très préoccupante. Nos prières sont donc encore vivement sollicitées.

Monseigneur Vitus Huonder, évêque de Coire, a honoré le séminaire de Wigratzbad de sa visite à la fin du mois de janvier. Vous trouverez quelques photos de son passage ici. Les visites épiscopales en dehors des quatre ordinations de l'année au séminaire sont assez rares pour être notées. Le mois précédent, Mgr Schneider était lui aussi passé amicalement à Wigratzbad.

Le 15 février, Monseigneur Kozon, évêque de Copenhague, viendra ordonner 9 sous-diacres auxquels se joindront deux futurs sous-diacres d'autres communautés. Cette cérémonie suivra la retraite de cinq jours au séminaire prêchée par l'abbé Armand de Malleray, chapelain général de la Confraternité et responsable de notre apostolat en Angleterre. Il assistera d'ailleurs le 15 à l'ordination d'un sous-diacre anglais... et dans quelques mois aux Etats-Unis d'un nouveau prêtre anglais pour la Fraternité. Ces neuf nouveaux sous-diacres constituent la moisson sacerdotale si Dieu veut de 2016. Portons-les dans nos prières.

Il reste encore des places aux retraites de fondations (jeunes garçons de 16 à 23 ans) prêchées à Lyon et Sées au mois de février. Renseignements ici. L'abbé Toulza prêche également les exercices spirituels de St Ignace en cinq jours. Si vous ne les avez jamais suivis... il est encore temps de le faire pour le plus grand bien de votre âme.

Du 6 au 15 mai, le district de France organise un pèlerinage en Terre sainte. Renseignements sur ce lien.

Vous trouverez ici es dates des camps d'été organisés par les séminaristes.

Avec beaucoup d'avance enfin, le pèlerinage de rentrée 2015 (septembre) aura à nouveau lieu à Ars. Marche de Trévoux à Ars (une quinzaine de km) le dimanche 13 septembre 2015, avec messe dans l'église de la Miséricorde à 15H30 chantée par les séminaristes de Wigratzbad. L'occasion de faire un beau pèlerinage et de prier pour les séminaristes de la Fraternité.

Le 23 février prochain (la fête de la chaire de St Pierre normalement le 22 février est reportée cette année au lendemain du fait du dimanche de Carême le 22), vous pourrez obtenir une indulgence plénière moyennant les conditions habituelles en renouvelant mentalement votre engagement dans la Confraternité.

Rappel enfin: chaque jour, vous pouvez suivre sur internet la Messe célébrée dans la Basilique de Fribourg.