Juin 2021

Chers amis membres de la Confraternité,

S'il est aujourd'hui une priorité affichée et revendiquée dans notre société, tant au niveau individuel que dans les grandes décisions collectives, c'est celle de la santé. N'est-elle pas d'ailleurs l'objet principal des voeux échangés chaque début d'année ? C'est elle qui encore bien souvent motive les coureurs du dimanche matin, ou qui fait acheter "bio", veiller à bien consommer cinq fruits et légumes par jour, surveiller son poids, consulter son médecin et faire régulièrement des tests et bilans divers.

C'est enfin en son nom, pour être d'actualité, que des mesures sanitaires extraordinaires ont été établies dans tous nos pays, restreignant un grand nombre de libertés, dont la liberté de culte.

Si nous avons pu, c'est vrai, regretter certaines de ces mesures (motivant en France deux recours devant le conseil d'Etat), tous reconnaitront cependant que la santé est tout de même un de nos premiers biens qui peut exiger de notre part un certain nombre de sacrifices. Et elle réclame de la part des pouvoirs publics de prendre, quand cela lui semble nécessaire, de prendre un certain nombre de mesures. Il serait irresponsable, pour une personne en charge d'autres personnes, de ne pas veiller à la santé de ceux placés sous sa tutelle.

Regardons l'Eglise, qui est non seulement pour nous une mère mais encore la meilleure des mères; elle veille sur la santé et le bien être des siens. Ainsi, par exemple, dans un grand nombre de ses bénédictions et prières, elle demande  à Dieu des grâces pour ses membres malades ; elle prie également pour que nous soyons préservés des fléaux et calamités, pour que nos récoltes soient protégées, et elle étend même ses bénédictions aux animaux. Elle n'est donc pas du tout indifférente à la santé de ses enfants et à tout ce qui y concourt ; tant et si bien que des ordres religieux se sont même consacrés à la santé corporelle des pauvres et des malades. Pensons par exemple aux Camilliens dont le quatrième voeu est de soigner les malades, même si cela doit se faire au péril de leurs vies. Ou à tant d'autres ordres religieux en charge d'hospices ou hôpitaux divers ou encore de dispensaires médicaux.

Et le Seigneur n'a-t-il pas lui-même, par ses miracles nombreux dans nos saints Evangiles, redonné la santé à bien des gens qui l'avaient perdue, allant même jusqu'à ressusciter des morts ?

Cependant, cette santé sur laquelle le Christ s'est penché et que l'Eglise, épouse du Christ et mère des chrétiens, demande d'une manière large pour nous à Dieu, c'est la santé totale : c'est à dire la santé de l'âme et du corps. Et c'est là où pèche gravement aujourd'hui dans le monde l'attention unilatérale portée à la santé du corps.

Dans la collecte des fêtes de la sainte Vierge, l'Eglise demande à Dieu "d'accorder à ses serviteurs de jouir toujours de la santé de l'âme et du corps, et, par l'intercession de la glorieuse Marie toujours Vierge, d'être délivrés des tristesses du temps présent et de goûter les joies de l'éternité."

S'il faut donc se préoccuper de sa santé et de celle de ses frères, il faut le faire de manière ordonnée (Saint Augustin définit la vertu comme "l'ordre de l'amour", et le mot ordre est important) et penser avant toute chose à la santé de l'âme (ce qui ne nous dispense pas de veiller aussi à celle du corps) qui, elle seule, nous mènera aux joies de l'éternité. Relisons les paroles de Notre-Seigneur dans l'évangile: "ne craignez pas non plus ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent pas tuer l'âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr l'âme et le corps dans la géhenne." (Mt 10, 28).

Cette santé de l'âme est tellement prioritaire que pour la conserver, il faudrait être prêt à sacrifier celle du corps si cette dernière venait à s'opposer à la première. "Que sert à l'homme de gagner le monde entier s'il vient à perdre son âme ?" demandait encore le Christ. 

Faisons maintenant un rêve: que les fils d'Adam consacrent autant de temps au soin de leur âme qu'ils en consacrent aujourd'hui à celui de leur corps ; si cela était, ils conduiraient leur âme à la moindre alerte sérieuse (péché) chez le médecin (le prêtre); ils n'hésiteraient pas à lui faire faires des cures (retraites) ; à l'emmener courir tous les dimanches (à l'église) pour qu'elle garde sa forme (spirituelle) ; ils éloigneraient d'elle les aliments trop gras ou jugés cancérigènes (les occasions de péché ou les mauvaises fréquentations) ; pas un jour ne passerait sans qu'ils ne veillent à ce qu'elle consomme bien les cinq fameux fruits et légumes (prières du matin et du soir, messe et communion, bonne action, lecture, chapelet) préconisés par les plus grands diététiciens (directeurs spirituels) ; la fumée (d'une vie scandaleuse) serait bannie des lieux publics, de peur de la contamination passive des âmes. Ils seraient même prêts, face à une pandémie (péchés particulièrement graves et répandus) à mettre en quarantaine, c'est à dire exclure de la vie publique (excommunier), les porteurs de virus ; et même à reprendre publiquement les prêtres non respectueux des lois sanitaires (la foi et la morale).

Oui, si seulement nous étions aussi attentifs aux besoins de notre âme qu'à ceux de notre corps.

Sainte Jeanne Berreta Molla, médecin de profession (et donc vouée de par son métier à la santé des malades), préféra perdre sa vie plutôt que de la sauver au prix de celle de son enfant, et de celle de son âme. 

Elle écrivait : « Les voies du Seigneur sont toutes belles, pourvu que le but soit toujours le même : sauver notre âme, et réussir à porter beaucoup d'autres âmes au Paradis, pour glorifier Dieu ».

Nous fêterons dans quelques jours la magnifique fête du Sacré-Coeur de Notre-Seigneur "brisé de douleur à cause de nos péchés", et nous chanterons à cette occasion l'introït Cogitationes: "Les pensées de son Coeur demeurent de génération en génération: arracher les âmes de la mort et les nourrir au temps de la famine".

Là doit être notre priorité. Arracher les âmes de la mort, c'est à dire les conduire au ciel. Aux joies de l'éternité. Sans oublier de les nourrir au temps de la famine. Et la famine spirituelle, c'est l'état général de notre monde aujourd'hui.

La Messe à vos intentions sera célébrée le 11 juin, jour de la fête du Sacré-Coeur.

 

Nouvelles de la Fraternité

Du 20 au 23 mai, nos séminaristes portugais ont accompagné un pèlerinage vers le sanctuaire de Fatima tandis que les séminaristes de l'année de spiritualité francophone étaient conduits à Annecy par l'abbé Cras. Avec un passage à la Grande Chartreuse. D'autres ont accompagné les "pèlerins de Chartres" à Grenoble, Tours, Saint Martin de Bréthencourt ou encore Versailles.

Le 28 mai ont lieu nos ordinations aux Etats-Unis ; cinq nouveaux prêtres de nationalité américaine dont deux frères jumeaux (un troisième membre de cette fratrie est actuellement en quatrième année au séminaire de Denton).

Prochaines étapes: le 11 juin à Guadalajara au Mexique (un prêtre). Cette ordination sera conférée par le Cardinal Burke et sera retransmise en direct sur livemass.net

Le 11 juin sera aussi le septième anniversaire du retour à Dieu de l 'abbé Kenneth Walker dans des circonstances tragiques.

Le 26 juin à Ottobeuren en Allemagne, Mgr Wolfgang Haas ordonnera trois prêtres (un Français, un Allemand et un Tchèque).

Et le 3 juillet enfin en Nouvelle-Zélande aura lieu l'ordination d'un prêtre natif de ce pays.

Anniversaire : le 29 juin prochain, les abbés Cras et Meissonnier fêteront leurs 25 années de sacerdoce. Les abbés Darmet et de Labarre fêteront leurs dix ans. Les abbés de Boisse, Bonéchi et de Malleray leurs vingt ans. Et l'abbé Duroisin enfin ses trente ans.

Le samedi 11 septembre aura lieu le pèlerinage de rentrée des séminaristes français de Wigratzbad à Ars. Au même moment les séminaristes germanophones marcheront vers le sanctuaire de Kevelaer au nord de l'Allemagne.