Janvier 2015

Chers membres de la Confraternité,

Je me contenterai ce mois-ci de vous souhaiter une sainte année 2015, en vous invitant à prier pour "nos" écoles.

La Fraternité Saint-Pierre, vous le savez bien, s'efforce de soutenir ou même de diriger des écoles dans maintenant un grand nombre de ses apostolats. C'est une aide précieuse apportée aux parents, soucieux bien légitimement de l'éducation de leurs enfants. C'est aussi un rôle important de l'Eglise (Mater et Magistra) dans l'oeuvre de formation et d'éducation qui est la sienne. Mgr Freppel, il y a presque un siècle et demi disait déjà ce que nous devrions toujours garder en tête : ne pas parler de Dieu à un enfant que l'on élève pendant sept ans, alors qu'on l'intruit six heures par jour, c'est lui faire accroire positivement que Dieu n'existe pas ou qu'on n'a nul besoin de lui.

Le Pape Pie XI dans son encyclique Divini illius magistri sur l'enseignement chrétienne de la jeunesse rappelait que l'école est de sa nature une institution auxiliaire et complémentaire de la famille et de l'Eglise ; partant, en vertu, d'une nécessité logique et morale, l'école doit non seulement ne pas se mettre en contradiction, mais s'harmoniser positivement avec les deux autres milieux, dans l'unité morale la plus parfaite possible, de façon à constituer avec la famille et l'Eglise un seul sanctuaire consacré à l'éducation chrétienne. Faute de quoi elle manquera sa fin pour se transformer, au contraire, en œuvre de destruction. Et c'est ce qui arrive aujourd'hui  malheureusement si souvent quand l'école publique, ou même il faut le dire également l'école dite libre, mais sous contrat, vient détruire ce que l'enfant a appris à la maison en matière religieuse ou morale. Car le souci d'éducation catholique pour cette dernière y est parfois de fait mis de côté, encouragé par la présence de plus en plus importante ou majoritaire d'enfants non pratiquants, ou pratiquant une religion étrangère. Sans parler des professeurs qui n'ont pas non plus de convictions chrétiennes. Si nous ajoutons à cela le contexte idéologique extrêmement militant de l'éducation nationale qui ne laisse rien au hasard et veut révolutionner jusqu'aux fondements mêmes de la personne (théorie du genre par exemple), vous comprendrez pourquoi la Fraternité se propose à sa petite mesure de fonder ou de soutenir des écoles catholiques. Aujourd'hui, disait le Cardinal Mindzenty à l'époque du communisme, des mains se tendent vers nos enfants qui ne sont pas les mains de Jésus, mais des mains inexpérimentées, non faites pour l'éducation - des griffes... La même main qui réduit l'ouverture de la porte qui mène à l'enseignement religieux, ouvre toutes grandes les portes des asiles, des prisons et des maisons de correction. Ces lignes pourraient être écrites aujourd'hui.

Prions donc à cette intention très importante et à l'intention de tous les parents et familles qui soutiennent les initiatives heureuses qui se lancent courageusement pour l'éducation de notre jeunesse bien fragile. Les Constitutions de notre Fraternité nous invitent fortement à poursuivre nos efforts: des écoles libres de toute entrave séculière autant qu’il se pourra seront encouragées et éventuellement fondées par les membres de la société, en conformité avec le droit de l’Église (cf. C.I.C. can. 796 et suivants). De ces écoles sortiront des vocations et des foyers chrétiens.

Enfin, n'oublions pas que l'école est aussi trop souvent le lieu malheureusement souvent de mauvaises rencontres et de mauvais exemples ; combien de choses interdites ou cachées avec soin à la maison seront dévoilées à l'enfant par le biais d'un mauvais camarade ? Le Pape Pie XI écrivait encore (et internet n'existait pas) à propos de l'éducation des adolescents : Il est nécessaire, d'autre part, de diriger et de surveiller l'éducation de l'adolescent, car " son âme pour se plier au vice est molle comme la cire ". En quelque milieu qu'il se trouve, que l'on écarte de lui les occasions dangereuses et qu'on lui procure opportunément celles du bien, dans ses divertissements comme dans ses fréquentations, car les mauvais entretiens corrompent les bonnes mœurs.
La vigilance, à notre époque, doit être d'autant plus étendue et plus active que les occasions de naufrage moral ou religieux se sont accrues pour la jeunesse sans expérience. Notons spécialement les livres impies et licencieux, dont beaucoup, par une tactique diabolique, sont répandus à vil prix; les spectacles du cinéma, et maintenant aussi les auditions à la radio, celles-ci multipliant et facilitant, pour ainsi dire, toute sorte de lectures, comme le cinéma toute sorte de spectacles. Ces moyens merveilleux de diffusion, qui peuvent, dirigés par de saints principes, être de la plus grande utilité pour l'instruction et l'éducation, ne sont que trop souvent subordonnés à l'excitation des passions mauvaises et à l'insatiable avidité du gain
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Prions donc pour "nos" écoles et soutenons-les par tous les moyens à nos dispositions. Cette page du district de France vous montrera le travail auquel nous nous attelons; sans oublier l'Ecole et le Collège Saint Joseph des lys de Versailles. Ou l'école Notre-Dame du Mont Carmel d'Ottawa.

La messe mensuelle à vos intentions sera célébrée le 1er janvier prochain.

 

Nouvelles de la Fraternité

Cinq de nos diacres francophones se sont rendus aux Etats-Unis dans le cadre d'une visite au séminaire de Denton. Ils ont pu, au début du mois de décembre, assister à la première  que la Fraternité offrira désormais tous les dimanches à Hollywood. Avec présence dans l'assistance de quelques acteurs...

Nous confions à vos prières notre apostolat à Cork en Irlande; ce lieu est desservi, depuis peu, une fois par mois par l'abbé Komorowski, économe général de la Fraternité, qui réside à Fribourg. Nous aimerions à terme desservir cette ville tous les dimanches et y voir un prêtre de la Fraternité y résider.

Au mois de janvier aura lieu la bénédiction des bâtiments de notre nouvelle école en Colombie, fruit d'importants efforts financiers des bienfaiteurs de notre mission. Qu'ils en soient remerciés. Le premier diacre colombien de la Fraternité est parti à Noël exercer son apostolat diaconal pour quelques mois dans son pays natal.

Le 14 décembre dernier, les vêpres solennelles traditionnelles étaient  étaient chantées en la cathédrale de Meaux en présence de l'évêque Monseigneur Nahmias, de l'abbé Ribeton et de l'abbé Lefèvre.

Vous trouverez sur ces liens la dernière lettre aux amis du séminaire, celle du district de France, et le dernier numéro de Dowry pour les anglophones. Ainsi que l'entretien donné par l'abbé Ribeton dans le journal Présent du 20 décembre 2014.

N'oublions pas enfin s'il vous plait l'abbé Coiffet, toujours à l'hôpital à l'heure qu'il est dans des conditions encore bien préoccupantes.

J'y ajoute une intention donnée par un père de famille membre de la Confraternité : son fils de six ans qui présente quelques difficultés. En vous remerciant pour vos prières. Ce que vous aurez fait au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous l'aurez fait...

 

Abbé Hubert Bizard, FSSP