Février 2019

"Le monde n'a point encore changé de sentiment à l'égard du Fils de Dieu; il y passe encore pour fou". St Claude la Colombière

Chers amis membres de la Confraternité,

Il nous est très probablement tous arrivé au cours d'une discussion avec des collègues de travail ou des amis de nous rendre compte combien finalement la religion catholique, et derrière elle son fondateur, est véritablement détestée par certains.

Pour justifier cette hostilité on nous parlera de la richesse supposée de l'Eglise, de sa mysoginie, de son intolérance, des scandales dans le clergé, de Galilée, de l'Inquisition ou des Croisades. Il n'est pas toujours facile de trouver la bonne réponse tant les référentiels entre les interlocuteurs sont souvent différents ; il faut toujours cependant commencer par préciser que l'Eglise ne canonise pas tous ses membres ni toutes leurs actions, loin de là, fussent-ils évêques ou papes ! Il existe en son sein des membres morts (à la vie de la grâce) ou des membres malades qui la déforment. Il faut donc savoir faire la différence entre l'Eglise, sainte et sans défaut, et son personnel qui n'est pas exempt de péchés.

Les personnages proposés comme modèles par l'Eglise et placés par elle sur les autels (les saints) sont les seuls qui reflètent vraiment sa doctrine. La vérité visible de l'Eglise en quelque sorte, ce sont les saints.

Mais en poursuivant la discussion, on s'aperçoit souvent vite que ce n'est pas en fait vraiment tel ou tel fait qui est reproché à l'Eglise ; c'est davantage qu'elle s'affirme être la détentrice de la vérité et la gardienne d'une morale dont aujourd'hui on ne veut plus du tout. Elle est un peu la mauvaise conscience que l'on voudrait faire disparaitre, comme on voudrait tant par exemple que personne ne dise que l'avortement est un crime. On ne supporte pas qu'elle rappelle avec autorité ce qu'il est permis ou non de faire, comme Hérode en son temps ne supportait pas que saint Jean-Baptiste lui dise qu'il ne lui était pas permis de prendre Hériodiade pour femme. Et cela lui valut d'être décapité.

Cette opposition est-elle surprenante? Non si l'on se souvient que Notre-Seigneur avait dit à ses disciples que le serviteur n'est pas plus grand que la maître, ajoutant même, s'ils m'ont rejeté, ils vous rejeteront vous aussi. Pensons aussi en ces jours aux paroles de Siméon que nous entendrons lors de la fête de la Présentation de Jésus au temple le 2 février : cet enfant est né pour être la ruine et la résurrection d'un grand nombre en Israël.

Le Christ est venu chez les siens, et les siens ne l'ont pas reçu. Il nous a enseigné la voie étroite menant au ciel et nous a invités à observer ses commandements si nous voulions lui montrer que nous l'aimions; et nous l'avons en réponse crucifié; la même histoire se poursuivant aujourd'hui.

Il n'est donc pas étonnant aujourd'hui de retrouver cette haine contre l'Eglise et derrière elle contre le Christ. Y-a-t-il une société qui soit sur terre davantage combattue et davantage détestée? Davantage caricaturée et moquée à la radio ou à la télévision ?

Cette contradiction si constante n'est-elle pas le signe d'un combat plus profond, celui que mène le Prince des ténèbres, éternel révolté contre le Royaume de Dieu ? Nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang nous dit saint Paul, mais contre les princes, contre les puissances, contre les dominateurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits mauvais répandus dans l'air.

Quand il nous arrive donc de souffrir l'insulte ou l'incompréhension pour ce que nous croyons, ne soyons tout d'abord pas étonnés car nous sommes les disciples d'un Dieu crucifié; si nous regardons le sort des apôtres, ils furent tous persécutés et trente des trente-trois premiers Papes moururent martyrs.

Comme le divin Modèle sur la croix, nous ne devons pas rendre le mal pour la mal mais bien au contraire prier pour ceux qui détestent ce que nous sommes et qui bien souvent, c'est vrai, ne savent pas ce qu'ils font.

St Ignace de Loyola sur son lit de mort souhaitait à ses fils de la Compagnie de Jésus des persécutions. Nous n'irons pas jusque-là mais comprenons combien ces persécutions ou tout au moins ces incompréhensions profondes -jusqu'au sein de nos familles- sont normales et nous font participer à notre petite mesure à ce que Notre-Seigneur a souffert.

Que ces contradictions qui sont notre lot nous fassent surtout mieux comprendre la nécessité de la prière pour la conversion des âmes.

Saint François de Sales disait à propos de Genève dont il était l'évêque et qui se trouvait aux mains des protestants: c’est par la charité qu’il faut ébranler les murs de Genève… je ne vous propose ni le feu, ni cette poudre dont l’odeur et la saveur rappellent la fournaise infernale. Je n’organise pas un de ces camps dont les soldats n’ont ni la foi ni la piété… voulez-vous une méthode facile pour emporter une ville d’assaut ? … il faut renverser les murs de Genève par des prières ardentes et livrer l’assaut par la charité fraternelle. C’est par cette charité que doivent frapper nos têtes de lignes.

Croyons en la force de la prière et de la charité. Travaillons à nous former par la lecture et à surtout grandir dans l'amitié avec Dieu.

Et nourrissons-nous enfin régulièrement de la Sainte Eucharistie, ce "pain des forts" que l'on donnait jadis aux chrétiens qui allaient être jetés aux lions dans les arènes pour les aider à affronter le martyre.

Sainte fête de la Chandeleur à tous. La Messe célébrée à vos intentions ce mois-ci sera le 25 février.

 

Nouvelles de la Fraternité

Retraite pour Dames au centre spirituel de la Pommeraye, dans le Maine et Loire du 18 au 23 février, prêchée par l’Abbé Toulza.

Egalement à Lourdes du 4 au 7 mars sera prêchée par l'abbé Pierre-Henri Gouy une retraite dite " des Coeurs de Jésus et Marie".

Le samedi 16 février auront lieu à Wigratzbad des ordinations aux ordres mineurs et au sous-diaconat. 7 séminaristes seront ainsi ordonnés sous-diacres et devraient être ordonnés prêtres si Dieu veut dans un an. Parmi eux nous comptons trois Français, un Néo-Zélandais, deux Allemands, un Autrichien. Nous vous invitons à prier pour eux.

La semaine précédente, le 9 février, huit séminaristes (cinq Américains, un Mexicain, un Australien et un Néo-Zélandais) seront ordonnés sous-diacres à Denton. Ce qui pourrait porter à 15 les nouveaux prêtres pour la FSSP en 2020! Si Dieu veut...

L'avant dernier numéro de Dowry (39) nous présente le dernier grand et impressionnant projet de l'abbé de Malleray en Angleterre: l'achat d'un ancien prieuré et d'une école jouxtant notre magnifique église de Warrington. Avec le soutien de l'Evêque du diocèse. A suivre!