Lettres du Chapelain général

 

Lettre adressée à l’occasion du dixième anniversaire

de la Confraternité Saint-Pierre

à tous ses membres et à tous ceux qui soutiennent les vocations sacerdotales

 

 

Par l’abbé Armand de Malleray, FSSP, chapelain général, Rome, 22 février 2017

 

Chers amis,

 

Nos premières dix années

Salutations en le glorieux apôtre Pierre, notre saint patron. Il y a dix ans, le 22 février 2007, était fondée la Confraternité Saint-Pierre, par la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre. En ce dixième anniversaire, je vous écris pour considérer le passé, et le futur. La Confraternité fut fondée pour encourager de nouvelles vocations et soutenir le ministère sacerdotal  à travers des prières et des sacrifices. Je vous remercie pour votre réponse généreuse. Vos prières sont entendues. Voyez les chiffres: contrastant avec l’accélération des fermetures d’églises et séminaires, pas moins de 114 nouveaux prêtres ont été ordonnés pour notre Fraternité depuis la création de la Confraternité. Cela signifie près d’un nouveau prêtre ordonné pour notre Fraternité chaque mois. Que de grâces!

 

Prière mutuelle

Par la grâce de Dieu, ensemble nous élargissons le Corps mystique du Christ, l’Eglise. Vous priez pour nos vocations et pour notre ministère, et nous prions pour vous. Nos 425 prêtres et séminaristes vous portent dans leurs prières quotidiennes, et tous les mois, les chapelains de la Confraternité offrent la Messe à vos intentions. Il y a plus. Saviez-vous que vos prières soutiennent également les autres 5230 membres de la Confraternité? Souvenez-vous s’il-vous-plaît les uns des autres quand vous récitez chaque jour la Prière de la Confraternité et votre dizaine de chapelet. Inclure les membres de la Confraternité dans votre intercession n’amoindrit pas l’impact de votre prière pour nos prêtres et séminaristes. Au contraire des biens matériels, les biens spirituels augmentent à mesure qu’ils sont partagés.

 

Même quand vous dormez

Une organisation caritative internationale écrivait récemment: “Toutes les 20 secondes, une messe est célébrée quelque part dans le monde pour un de nos bienfaiteurs”. La valeur d’une seule sainte messe est infinie, étant le renouvellement non sanglant de l’unique sacrifice du Seigneur Jésus sur la Croix. Mais les mérites du Christ doivent être appliqués aux âmes à travers le temps et l’espace. Comme cela se produit principalement à l’autel, multiplier les messes est salutaire. Sans doute vous réjouirez-vous donc en considérant qu’à chaque heure et demie, même lorsque vous dormez, quelque part dans le monde le saint sacrifice de la Messe est offert spécialement pour la Confraternité  Saint-Pierre. C’est-à-dire pour nos vocations sacerdotales et notre ministère, mais aussi pour vous tous, chers membres de la Confraternité.

Qui plus est, à chaque minute, de jour comme de nuit, sept dizaines de chapelet sont récitées aux mêmes intentions. Enfin, la Prière de la Confraternité est priée sans interruption à travers le monde. Aussitôt qu’un membre à Lausanne ou Strasbourg a prononcé la conclusion “et les préserver tous dans votre charité. A vous dans l’unité du Père et du Saint-Esprit, honneur et gloire éternels. Ainsi soit-il”, un autre membre, à Brest ou peut-être au Québec, commence la première phrase: “Seigneur Jésus, vous qui êtes né pour rendre témoignage à la vérité” !

 

Notre heureux devoir

D’aucuns pourraient se demander pourquoi cela importe tant. Parce que le Seigneur Jésus le commande: “Demandez au maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson” (Mt 9, 38). Pourquoi ce flux croissant de prières pour les vocations doit-il nous réjouir? Parce que notre Sainte Mère l’Eglise relaie le commandement du Christ: “Le devoir de cultiver les vocations revient à la communauté chrétienne tout entière. [... Par] la prière instante, la pénitence chrétienne, la formation chaque jour plus profonde des fidèles… Celle-ci […] mettra en lumière la nécessité, la nature et la grandeur de la vocation sacerdotale.” (Vatican II, Optatam Totius II, 2).

Comme cela est clairement établi, prier pour les vocations sacerdotales n’est pas affaire de choix. Cette affirmation pourra surprendre bon nombre de catholiques sincères. Prier pour les vocations sacerdotales n’est pas une question goût spirituel ou de préférence. Bien plutôt, prier pour les vocations sacerdotales manifeste notre responsabilité partagée pour obtenir de Dieu de nombreux “autres Christ”– les prêtres – exigés principalement pour offrir le saint Sacrifice de la Messe et pour réconcilier les pénitents; mais également pour évangéliser, pour instruire les catéchumènes et pour accomplir les travaux innombrables  d’éducation, de culture et de charité accordés par Dieu au monde à travers ses prêtres.

 

Instruments puissants

A cette fin, notre Sainte Mère l’Eglise nous a donné la Messe votive Pour Demander des Vocations Sacerdotales. Elle est peu connue et manque souvent même dans de bons missels des fidèles. C’est pourquoi nous vous donnons les prières de cette messe en français à la fin de cette Lettre. Elles comportent le bel appel de Samuel au temple (1 Rois 3,1-10) et la mystérieuse révélation du Christ à Nathanaël sous le figuier (Jean 1,35-51). Ces textes peuvent aussi être utilisés pour la méditation privée.

Séparément ou en commun, vous pouvez également prier cette triple invocation jadis bien connue: “Seigneur donnez-nous des prêtres ! Seigneur, donnez-nous de saints prêtres ! Seigneur, donnez-nous beaucoup de saints prêtres ! ”

Des personnes de votre entourage seront certainement intéressées. On leur souhaite de vous imiter et d’apprendre comment devenir membres de la Confraternité Saint-Pierre. Pour faciliter ceci, nous joignons à cette lettre une liste de Questions Fréquemment Posées. Comme vous le verrez, les critères d’entrée dans la Confraternité sont plus souples qu’on pourrait le supposer. Cela vise à encourager les membres potentiels. Par exemple, la Question 5) interroge : « Puis-je devenir membre de la Confraternité si je souhaite prier pour les vocations pas exclusivement pour la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre ? » Réponse : « Oui, vous pouvez devenir membre. Comme membre de la Confraternité, vous offrez vos prières principalement pour nos séminaristes et prêtres, mais vous pouvez en inclure d’autres à votre discrétion. »

 

Accompagner

Une vocation sacerdotale commence avant le séminaire et se poursuit après. Il faut d’abord discerner l’appel de Dieu ; puis l’accueillir ; et enfin le réaliser.

En premier lieu, vos prières et sacrifices aideront les garçons et les jeunes gens à entendre la voix du Bon Pasteur. Chaque année, Dieu appelle généreusement des milliers de jeunes hommes. Mais le monde, la chair et le diable interceptent l’invitation divine. Ceux qui perçoivent l’appel doutent souvent de leurs capacités. L’efficacité de la grâce est peu familière à ceux qui ont grandi parmi les séductions du monde moderne. Hormis le cas d’incompatibilités profondes excluant une vocation sacerdotale, il faut affirmer aux jeunes hommes que le Christ qui les appelle à servir à son autel et à nourrir ses brebis ne les abandonnera pas.

En second lieu, ceux qui se présentent à nos séminaires ne seront pas nécessairement tous ordonnés. Le discernement continue après l’admission, surtout dans les premières années. Pour des raisons objectives, le séminariste et ses formateurs peuvent conclure que Dieu l’appelle ailleurs : au mariage ou à la vie religieuse par exemple. D’autres, bien que réellement appelés, peuvent traverser des temps de doutes ou de découragement. Priez s’il vous plaît pour que nos séminaristes soient dociles et persévérants ; ainsi que pour nos formateurs au séminaire, afin qu’ils soient des interprètes paternels et courageux de la volonté de Dieu lorsqu’une décision doit être prise.

Troisièmement, la Première Messe n’est que le commencement. Vos prêtres sont envoyés dans un monde de plus en plus hostile à la transcendance et au catholicisme en particulier. Eviter les catastrophes est nécessaire, mais insuffisant. Plus positivement, chacun de nos prêtres doit se sanctifier, comme y insistent nos Constitutions (paragraphe 7). Tiédeur ni précipitation ne doivent inspirer leurs pensées, leurs paroles et leurs actions, mais bien la divine charité: “le zèle pour votre maison me consume” (Jean 2,17).

 

Victoire

L’avez-vous remarqué? Le dixième anniversaire de la Confraternité Saint-Pierre tombe la même année que celui du motu proprio Summorum Pontificum du Pape Benoît XVI promouvant la Messe traditionnelle. Il coïncide aussi avec le centième anniversaire des apparitions de Fatima, auxquelles l’ange de Dieu avait préparé les trois enfants par cette puissante invocation eucharistique : «Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément, et je Vous offre le très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Par les mérites infinis de Son très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs.»

 

Chers amis, vos prières pour nos vocations et notre ministère sacerdotaux complètent l’appel de l’ange à la conversion des âmes. Comment ? A travers le sacrifice eucharistique offert par un nombre croissant de prêtres, en particulier selon la liturgie romaine traditionnelle, louée pour sa précision dogmatique et son éloquence esthétique. Comme tel, votre engagement dans la Confraternité Saint-Pierre plaît à Dieu grandement ainsi qu’à Notre-Dame, et il bénéficie puissamment à toute l’Eglise et au monde. Deo gratias, et Maria!

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